World Rugby souhaite instaurer un carton rouge »light » au niveau international. Une nouvelle règle qui fera l’objet de tests lors de la tournée de novembre suscite la controverse.
Selon l’instance mondiale du rugby, le ballon ovale ne pose pas assez de défis en termes de compréhension. Le 8 octobre dernier, l’organisme a publié un communiqué détaillant plusieurs expérimentations qu’il souhaite mettre en place à l’échelle internationale. Parmi celles-ci, une règle a retenu l’attention des passionnés de rugby : le carton rouge de 20 minutes.
Déjà testée lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans en juillet 2024, cette règle devrait être instaurée lors de toutes les compétitions internationales et sera soumise à un vote le 14 novembre prochain. Elle sera également testée lors de la tournée de novembre, notamment lors des matchs du XV de France contre le Japon, la Nouvelle-Zélande et l’Argentine. Une nouveauté qui ne fait que complexifier un sport déjà difficile à expliquer.
Concrètement, en quoi consiste cette règle ? Un joueur recevant un carton rouge pourrait être remplacé au bout de 20 minutes par l’un de ses coéquipiers. L’exclusion définitive ne serait donc plus d’actualité. Et quel est l’objectif recherché ? Réduire l’impact d’un carton rouge pour favoriser l’intensité des rencontres. Une idée jugée ridicule par de nombreuses instances du rugby français, qui se sont opposées à cette nouvelle expérimentation. La Fédération française de rugby, la Ligue Nationale de rugby et Provale, le syndicat des joueurs, ont exprimé fermement leur désaccord.
L’ancien arbitre anglais Wayne Barnes est toutefois l’un des rares à reconnaître un avantage à cette règle. Selon lui, cette mesure permettrait de protéger les acteurs du jeu, à la fois les joueurs et les arbitres. Cependant, le principal problème soulevé par les fédérations françaises et irlandaises concerne la sécurité des joueurs. En effet, avec ce carton rouge »light », les gestes dangereux ne seraient plus sanctionnés comme ils le devraient. Ce qui pourrait compromettre la protection des joueurs sur le terrain.
Selon la LNR, Provale et la FFR, cette règle pourrait entraîner un retour en arrière sur les mesures prises pour réduire les chocs à la tête et encourager une maîtrise technique accrue dans le contact. Elle pourrait également favoriser un jeu plus agressif et susciter des controverses liées à son exploitation tactique, ternissant ainsi l’image du rugby. Des craintes légitimes qui soulignent les enjeux de cette nouvelle règle farfelue.
En somme, cette expérimentation risque de compromettre la promotion du rugby et la sécurité des joueurs. Les premiers matchs de la tournée de novembre permettront de peser le pour et le contre avant la décision finale concernant cette nouvelle règle controversée.