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Les débats autour du projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025 au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont ouvert la porte à des discussions animées sur la situation de l’automobile en Algérie, et plus particulièrement sur la problématique des véhicules d’occasion de moins de trois ans. Depuis l’année dernière, les particuliers résidant en Algérie ont pu de nouveau importer des voitures d’occasion âgés de moins de trois ans. Cependant, cette mesure a été suivie d’une décision controversée des autorités : le gel, depuis le 1er octobre, de la délivrance des cartes d’immatriculation, ostensiblement pour mener une opération de recensement des véhicules déjà importés selon le décret exécutif n° 23-74 du 20 février 2023.
Ce gel a provoqué une onde de choc au sein de l’APN. Plusieurs députés se sont émus de cette situation. Parmi eux, Ahmed Sadouk, président du groupe parlementaire du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a qualifié cette initiative de « totalement erronée ». Pour Sadouk, cette décision illustre une acceptation passive de la part des autorités quant à la gestion des questions liées à l’automobile en Algérie. Abordant le sujet de l’immatriculation des véhicules importés, il a exprimé de vives préoccupations quant aux véritables motivations derrière cette suspension, qu’il juge « injustifiée ».
En sus de cette problématique, un autre point de discorde a été évoqué : la proposition de loi stipulant que les voitures importées de moins de trois ans ne pourraient être revendues durant une période de trois ans suivant leur acquisition. Cette mesure, incluse dans le projet de loi de finances pour 2025, suscite des critiques virulentes. Ahmed Sadouk a mis en lumière le caractère inconstitutionnel de cette interdiction, affirmant que cela va à l’encontre du droit de propriété tel que garanti par la Constitution algérienne. Le député a rappelé que les acheteurs de ces véhicules n’ont pas accès à un soutien gouvernemental et qu’ils paient la totalité du prix de leur véhicule de leurs propres moyens.
Sadouk a également souligné le fait que pour acquérir ces voitures, de nombreux citoyens sont contraints de recourir au marché noir pour effectuer des échanges en devise. Cela, selon lui, relève de la responsabilité de l’État, qui devrait agir activement pour éradiquer ces pratiques illégales plutôt que d’imposer des restrictions aux acquéreurs de véhicules.
Un autre député, Kada Nedjadi, a rejoint cette position, soulignant que l’interdiction de revente sous prétexte d’éviter la spéculation est fondamentalement erronée. Pour lui, les Algériens trouvent toujours des moyens de contourner ce type de législation. Au lieu de bloquer la revente des voitures, il a proposé l’idée d’instaurer une taxation sur ces véhicules. Une telle mesure permettrait aux propriétaires de vendre librement leur bien tout en contribuant au budget de l’État.
Les échanges au sein de l’APN révèlent un profond malaise vis-à-vis des politiques publiques en matière de mobilité et d’automobile en Algérie. Les députés sont nombreux à demander non seulement plus de transparence dans les décisions gouvernementales, mais aussi des mesures qui respectent les droits des citoyens tout en régulant le marché de manière juste et équitable. Le débat semble loin d’être clos, et les différentes factions politiques continuent de rivaliser sur des propositions visant à améliorer la situation des automobilistes algériens tout en garantissant le principe de libre circulation des biens. En attendant, les consommateurs et les importateurs se retrouvent pris au piège d’une législation complexe et parfois contradictoire.
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