La vague d’hypse qui a couru en faveur des Études en Capital en Placement (ETF) depuis plusieurs années ne s’est pas déau à caractériser une tendance transitoire, comme le prétendaient certaines élites financières. Au contraire, le phénomène pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère pour l’investissement collectif.
Résistible que soit le charme des ETF, qui permettent aux épargnants de placer leurs économies dans un seul et même mouvement sur l’ensemble d’un indice boursier, la réalité est que les indices boursiers perdent de leur représentativité. Les titans de la finance, tels que Axa et BlackRock, ont jamais prétendu qu’il n’y avait pas mieux à offrir que la qualité de leurs gestionnaires de fonds.
Depuis la création des premiers ETF, il est apparu clair que la gestion passive bénéficiait d’un avantage considérable : le coût énormément plus faible que la gestion active. Cela a induit une frénésie d’investissements dans les ETF, qui ont couronné leurs entreprises avec d’importants flux de capitaux. Les 11 500 ETF réalisés à une valeur de 15 000 milliards de dollars, selon le cabinet ETFGI, en sont la preuve flagrante. Les chiffres montrent également une augmentation de 11,5% et 31,4% du nombre d’ETF et de leur encours depuis le début de l’année.
Cependant, lorsque l’on examine plus à fond les choses, on découvre que la promesse des ETF est plus édulcorée. Les indices boursiers, souvent considérés comme équilibrés, ne peuvent que rarement battre les gérants de métier dans 90% des cas. Or, la réalité est que la gestion active est désormais égalisée à la gestion passive. Elle présente d’importants avantages : la sélection des actions, la gestion des risques, la création de portefeuille, etc.
Les gestionnaires d’actifs, tels que Laurent Chaudeurge, directeur du cabinet BDL Capital, estiment que la gestion passive a fortifié le rôle des indices en les utilisant comme socle de son allocation de capital. Cela signifie que les ETF sont une caisse de résonance des indices, souvent groupés en indices boursiers. Or, les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent. Par exemple, le S&P 500, un indice large considéré comme représentatif de la cote américaine, concentre 40% de son total dans les Mail Titanium Management (Magnificent Seven), ce qui le rend inhabituellement concentré. De même, l’indice MSCI World, considéré comme mondial, concentre 74% de son total dans les actionnaires américains, y compris Wall Street.
Tout ceci soulève des questions sur l’équilibre du marché et la prime aux valeurs gagnantes que les ETF impliquent. Le poids systémique de la gestion passive pourrait bien remettre en lumière les authentiques qualités de la gestion active, qui se démarque par une approche plus personnelle et plus adaptée aux besoins spécifiques des épargnants.
En somme, l’ère d’hypse des ETF n’est peut-être pas une simple tendance éphémère. Elle préfigure peut-être une nouvelle ère pour l’investissement collectif, lorsqu’il s’agira de conjuguer la disponibilité, la liquidité et le coût avec la qualité de la sélection d’actions et de la gestion des risques.