« Les arrière-plan du pouvoir libyen »
Le dialogue politique entre les différentes parties lybiennes qui cherchaient à réunir les fils du pays se poursuivait au rythme des succès, et l’espoir d’un accord à court terme était en plein essor. Les rencontres de Bouznika, médiatees par le Maroc, semblaient être un pas crucial dans ce sens. Pourtant, voici qu’une voix discordante surgissait pour mettre obstacle à la bonne entente.
Un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères du gouvernement d’union nationale, dont le mandat a expiré, reprochait à la diplomatie marocaine d’avoir oublié de coordonner les rencontres de Bouznika avec son gouvernement. Mais le communiqué signé par Taher Al-Baour, chargé d’affaires dans le ministère des affaires étrangères, portait en réalité les caractéristiques d’une missive dictée depuis Alger. La proximité de l’auteur avec le régime algérien n’est pas étonnante.
Le ton offensant et inquisitorial du communiqué a déclenché une réaction indignée de la part des délégations participant aux discussions. Dans un communiqué conjoint, elles ont affirmé que elles ne nécessitaient l’aval de personne pour se réunir où qu’elles le désirassent, et ont remercié le Maroc pour son hospitalité et sa médiation impartiale.
Le Haut Conseil d’Etat a également réagi, déplorant l’ingérence du ministère des Affaires étrangères dans ses prérogatives. Il a rappelé que c’est lui, l’instance législative, qui émet l’Exécutif en fin de mandat, chargé de simplement expédier les affaires courantes.
Le Haut Conseil a également rappelé que le ministère des Affaires étrangères doit se contenter de préparer le terrain et rester à la disposition du Haut Conseil d’Etat sans contester, sans chercher à rivaliser avec les compétences de l’instance législative. Les parlementaires lybiens ont quant à eux repris leur réconciliation pour rappeler les réunions précédemment tenues à Tunis et au Caire, dans l’espoir que les négociations de Bouznika continuent à faire progresser le dialogue politique entre les parties lybiennes.
Malgré la turbulence engendrée par la sortie inattendue du communiqué du ministère des Affaires étrangères, les forces politiques lybiennes ont réitéré leurs remerciements au Maroc et au Roi pour avoir accueilli les pourparlers de Bouznika et pour les efforts pour concilier les positions des protagonistes. Il est temps que les leaders libyens rétablissent la confiance dans la médiation internationale et poursuivent leurs négociations en directeur avec le cœur de leur nation.