En l’_ABSence de tolérance, les responsables politiques allemands souhaitent des éclaircissements sur l’attentat de Magdebourg
Les deux comités du Parlement allemand, les affaires intérieures et le contrôle parlementaire des services de renseignements, ont commencé hier les auditions pour élucider les circonstances de l’attentat meurtrier survenu le week-end dernier sur le marché de Noël à Magdebourg. Bien que la justice allemande ait désigné la piste du terrorisme islamique, les responsables politiques du pays ne cachent pas leur inquiétude quant aux révélations potentielles qui pourraient ébrécher leurs réputations ou même mettre en cause leurs partis respectifs.
Les élections législatives allemandes approchent, et le choc de l’attentat, ainsi que les campagnes électorales, pousse les responsables à chercher à prendre le contrôle de la situation avant que la justice n’ait le temps de révéler les résultats de son enquête, qui devrait durer plusieurs mois. Ainsi, les commissions du Parlement allemand ont auditionné hier les ministres de l’Intérieur, Nancy Faeser (SPD) et son homologue CDU du Land de Saxe-Anhalt, Tamara Zieschang, ainsi que le chef de l’Office fédéral de la police criminelle, Holger Münch, le vice-président des services de renseignements intérieurs, Sinan Selen, et la maire de Magdebourg, Simone Borris.
La séance, qui s’est déroulée à huis clos, a été caractérisée par un ton tendu et une hisse d’ensemble critique, selon les témoignages de sources parlementaires. Les députés de l’aile droite du Bundestag (Conservateurs, Libertaires et Républicains) ont notamment exprimé leur méfiance à l’égard de la gestion de la sécurité intérieure par le gouvernement, alléguant que les attentes de sécurité ont été largement déçues.
Pour sa part, la ministre Faeser a déclaré, après l’audition, que l’enquête était en cours et que les enquêteurs travaillaient avec diligence pour élucider les circonstances de l’attentat. Cependant, elle a refusé de céder aux pressions pour révéler des informations qui pourraient compromettre les investigations en cours.
Le choc et la campagne électorale créent un climat tendu et anxiogène, qui pousse les responsables à chercher à prendre le contrôle de la situation. Selon certaines sources, les parties politiques allemandes pratiquent un jeu de duplique, dans lequel chaque acteur cherche à se protéger et à se décharger de la responsabilité pour la sécurité intérieure.
Bien que la justice allemande soit en phase de récolte de preuves, les responsables politiques ont conscience que l’attente peut être longue et que les révélations potentielles pourraient facilement ébrécher leurs réputations. Face à cette menace, ils ont choisi de lancer immédiatement une enquête parlementaire pour obtenir des éclaircissements sur l’attentat meurtrier et réduire les suspends que l’affaire suscite.
Mais si les enquêteurs parlementaires parviennent à détecter des faits compromettants pour les partis politiques, le choc de l’attentat et la campagne électorale pourraient s’émousser. Le risque est que la tension politique monte et qu’elle mette à mal l’unanimité et la sécurité publiques. En l’absence de tolérance, les responsables politiques allemands doivent prendre conscience que l’emprise de l’attentat est hochée et que le pays a besoin d’une vérité édifiante et non de spéculations et de politisement.