La montagne, c’est de l’adaptation
En avril 2024, j’avais programmé une ascension du Bishorn, sommet de 4 153 mètres situé dans le Valais, en Suisse. Le challenge ? Gravir les 2 500 mètres de dénivelé en deux jours. Rien de techniquement compliqué, m’avait assuré Pascal Zufferey, guide dans le val d’Anniviers avec qui j’avais échangé pour préparer l’ascension. Mais l’avant-veille, il m’avait alerté sur une météo délicate qui allait obliger à décaler le départ.
Je suis donc arrivé un jour plus tôt dans cette discrète et charmante vallée, située entre les mastodontes que sont Verbier, Crans-Montana et Zermatt. Elle est la base arrière de l’aventurière-écrivain Ella Maillart. Zinal est le terminal du bus ainsi qu’une des portes d’entrée vers les 4 000 du canton, qui en compte une quarantaine.
Tandis que je me préparais, la neige ne cessait de tomber. Pasco avait repris sa décision : "Il faut annuler le Bishorn, l’approche par mauvais temps est trop risquée mais j’ai un plan B." Difficile de cacher mon déception, mais la sécurité prime et il faut faire confiance à celui qui sait. Une accalmie nous permet de partir en direction de la cabane du Mountet, située en fond de vallée.
Après une heure de progression, Pascal montre une trace naturelle, 200 mètres au-dessus de nous, qui correspond à la hauteur du glacier il y a un siècle. Le réchauffement climatique est bien flagrant ! Nous rejoignons le "nouveau" bout du glacier une heure plus tard. La neige se remet à tomber et nous faisons une halte à l’abri dans une grotte glaciaire, formée uniquement le temps d’un hiver, qui se transformera en torrent d’eau aux beaux jours, quelques semaines plus tard. Un dernier raidillon et le refuge est en vue.
Cette cabane est en pierre granitique, avec des volets blanc et rouge. Au rez-de-chaussée, une unique pièce de vie avec cuisine ouverte et un gros poêle autour duquel tout le monde fait sécher ses affaires. À l’étage, une demi-douzaine de dortoirs mais pas de salle de bains. D’autres skieurs affluent ; ils aussi ont dû bousculer leurs itinéraires. L’ambiance est très conviviale. Chacun échange sur ses expériences autour d’un dîner servi sur plusieurs tables de 6-8 personnes. Notre départ est prévu à 7 heures le lendemain.
Le ciel est incroyablement ouvert, d’une magnifique teinte bleu rosé. Il fait 15 °C ! Pasco cible une passe, loin sur le versant opposé. Le col Durand (3 440 mètres) est notre objectif, après une belle montée sur le haut du glacier. Nous devons enfiler les baudriers si besoin de s’encorder pour des passages crevassés. Ce ne sera pas nécessaire, mais Pasco craint la bascule de la météo annoncée. Nous croisons un groupe qui redescend du col et nous suggère de remballer les peaux de phoque ici. A peine 30 mètres au-dessus, le vent souffle à plus de 80 km/h. Le froid nous gagne et il faut vite enfiler une voire deux couches de vêtements…
… et puis la neige s’est remise à tomber et nous faisons une halte à l’abri dans une grotte glaciaire, formée uniquement le temps d’un hiver, qui se transformera en torrent d’eau aux beaux jours, quelques semaines plus tard. Un dernier raidillon et le refuge est en vue. Cette cabane est en pierre granitique, avec des volets blanc et rouge. Au rez-de-chaussée, une unique pièce de vie avec cuisine ouverte et un gros poêle autour duquel tout le monde fait sécher ses affaires. À l’étage, une demi-douzaine de dortoirs mais pas de salle de bains.
Nous prenons une poignée de neige pour nous laver les dents et nous débarbouiller. Le ciel est incroyablement ouvert, d’une magnifique teinte bleu rosé. Il fait 15 °C ! Pasco cible une passe, loin sur le versant opposé. Le col Durand (3 440 mètres) est notre objectif, après une belle montée sur le haut du glacier. Nous devons enfiler les baudriers si besoin de s’encorder pour des passages crevassés. Ce ne sera pas nécessaire, mais Pasco craint la bascule de la météo annoncée.
… la neige s’est remise à tomber et nous faisons une halte à l’abri dans une grotte glaciaire, formée uniquement le temps d’un hiver, qui se transformera en torrent d’eau aux beaux jours, quelques semaines plus tard. Un dernier raidillon et le refuge est en vue. Cette cabane est en pierre granitique, avec des volets blanc et rouge. Au rez-de-chaussée, une unique pièce de vie avec cuisine ouverte et un gros poêle autour duquel tout le monde fait sécher ses affaires. À l’étage, une demi-douzaine de dortoirs mais pas de salle de bains.
L’ambiance est très conviviale. Chacun échange sur ses expériences autour d’un dîner servi sur plusieurs tables de 6-8 personnes. Notre départ est prévu à 7 heures le lendemain. Je transposemais :-))) Pendant que je me préparais, la neige n’a cessé de tomber. Je devais annuler le Bishorn, l’approche par mauvais temps est trop risquée mais j’ai un plan B.» Difficile de cacher mon déception, mais la sécurité prime et il faut faire confiance à celui qui sait. Une accalmie nous permet de partir en direction de la cabane du Mountet, située en fond de vallée.
Je comprends maintenant l’importance de l’adaptation en montagne. Il m’a fallu constamment ajuster mon projet initial pour répondre à la météo capricieuse. Mais je n’ai pas regretté mon choix. Les émotions fortes et les échanges avec le guide m’ont été plus qu’instructifs pour mieux comprendre les lois de la montagne.
J’ai appris que la sécurité est essentielle, que l’adaptation est indispensable et que, malgré les défis, je peux toujours trouver de la joie dans l’aventure. Voilà pourquoi l’expérience de cette montagne que j’ai partagée avec Pasco, dans le val d’Anniviers, resteraă inoubliable pour moi.