Trente jours avant l’installation de Joe Biden à la présidence, le chef de la direction de Meta, Mark Zuckerberg, a lancé un appel en repentance en déplorant la « censure » sur Facebook et Instagram et en promettant de restaurer la liberté d’expression. Mais, cette dernière initiative de Meta apparaît plutôt comme un effort pour gagner les faveurs de l’administration à venir.
Le 11 janvier, Meta a officiellement mis fin à son programme de vérification des informations partagées sur ses plateformes, en l’occurrence Facebook, Instagram et WhatsApp. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Mark Zuckerberg a expliqué que l’entreprise allait se débarrasser des fact-checkers et les remplacer par des « notes de la communauté » similaires à celles de X, avec un départ à partir des États-Unis.
Il est difficile de ne pas percevoir un lien entre cette décision et la prochaine arrivée de Joe Biden à la présidence. Il est vrai que Meta a mis en place ce programme de vérification des informations en 2016, juste après la première élection de Donald Trump, alors que l’entreprise était accusée de contribuer à la diffusion de la désinformation, notamment venue de l’étranger. Ce programme, aujourd’hui accessible dans plus de 60 langues, avait pour but de lutter contre les « fake news » et rémunérait plus de 80 médias à travers le monde, y compris l’Agence France Presse (AFP).
Cependant, il est également possible que cette décision soit motivée par d’autres considérations. Depuis l’élection de Donald Trump, Meta a fait face à des critiques accrues quant à son rôle dans la diffusion de la désinformation et de la manipulation de l’opinion publique. Les fact-checkers ont été accusés de censurer certaines informations et de limiter la liberté d’expression. Dans ce contexte, il est possible que Meta cherche à se présenter comme un acteur neutre et respectueux de la liberté d’expression, en abandonnant son rôle de gardien de la vérité.
Mais la vérité est que les conséquences de cette décision ne sont pas encore entièrement claires. Les fact-checkers ont joué un rôle crucial dans la lutte contre la désinformation et la propagation des fake news. Sans eux, il est possible que les utilisateurs de ces plateformes soient encore plus exposés aux fausses informations et aux manipulations.
En outre, il est important de noter que Meta n’a pas explicitement annoncé qu’elle abandonnerait ses efforts pour lutter contre la désinformation. Cependant, il est possible que les « notes de la communauté » qu’elle prévoit de mettre en place soient plus difficiles à contrôler et à réguler que les fact-checkers.
Enfin, il est également important de considérer que Meta n’est pas la seule entreprise à faire face à ce genre de défis. Les autres plateformes de médias sociaux, comme Twitter et YouTube, doivent également affronter les conséquences de la diffusion de la désinformation et de la manipulation de l’opinion publique.
En résumé, la décision de Meta de mettre fin à son programme de vérification des informations partagées sur ses plateformes peut sembler comme un effort pour gagner les faveurs de l’administration à venir, mais il est également possible qu’elle soit motivée par d’autres considérations. Il est important de surveiller les conséquences de cette décision et de considérer les implications pour la liberté d’expression et la lutte contre la désinformation.