La voie réservée au covoiturage : un nouveau défi pour les automobilistes parisiens
Depuis le 3 mars, la circulation sur le périphérique parisien a changé. Une nouvelle voie réservée au covoiturage a été mise en place, dans l’espoir de réduire les embouteillages et les émissions de gaz à effet de serre. Mais les automobilistes interrogés par Le Lesoir ne sont pas enthousiasmés par cette nouvelle mesure.
«La Mairie de Paris fait tout ce qu’elle peut pour emmerder le monde», lance amèrement Pierre, un automobiliste de 72 ans, lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de la nouvelle voie de covoiturage. Pour lui, la limitation à 50 km/h sur le périphérique était une bonne mesure, mais la réduction à deux voies est une catastrophe. «Il va y avoir des embouteillages à la pelle», prédit-il.
Les 50 km/h étaient déjà une catastrophe pour d’autres automobilistes. «L’écologie, l’écologie… tu parles, on est tout le temps en sous régime sur le périph’, ça envoie énormément de gaz», s’agace Brahim. Pour lui, la nouvelle réglementation est un autre exemple de la façon dont les pouvoirs publics font des lois pour émousser les gens.
Alyssia, une conductrice, est également mécontente. «Je veux bien faire du covoiturage, mais pour aller au travail, c’est compliqué de trouver du monde», commente-t-elle. Elle accuse même les pouvoirs publics de faire cela pour «ramasser encore plus d’argent de contravention».
Mais il y a également des automobilistes qui sont favorables à la nouvelle mesure. Ibrahim, un habitué du covoiturage, jubile. «Il ne faut pas les écouter, ce sont des égoïstes», rétorque-t-il aux usagers de la route en colère. Pour lui, le covoiturage est un mode de transport qui permet d’économiser et de préserver l’environnement.
La Mairie de Paris défend farouchement la nouvelle réglementation. «C’est une mesure profondément sociale», a plaidé l’écologiste David Belliard, adjoint à la Maire de Paris, chargé de la transformation de l’espace public. Selon lui, la pratique du covoiturage permet de faire économiser 770 euros par an à chaque automobiliste.
Mais les opposants à la nouvelle mesure ne sont pas convaincus. Philippe Nozière, président de «40 millions d’automobilistes», s’agace. «C’est une mesure de plus que Paris adopte contre les automobilistes. Il y a eu la ZTL, l’abaissement de la vitesse à 50 km/h sur le Périph’, et maintenant les voies dédiées… ça ne s’arrête jamais!»
La nouvelle voie réservée au covoiturage est donc un défi pour les automobilistes parisiens. Mais il est également possible que cette mesure change les habitudes des Parisiens et encourage la pratique du covoiturage. Seulement le temps dira si cette nouvelle réglementation sera un succès ou un échec.