L’Allocation Touristique : Un Système au Point Mort
Depuis l’annonce surprise du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en décembre dernier, concernant l’octroi d’une allocation touristique de 750 euros aux Algériens souhaitant voyager à l’étranger, le pays est plongé dans l’incertitude. Cette mesure, censée encourager les voyages internationaux et soutenir les citoyensalgériens dans leur quête de découvertes à l’étranger, peine à voir le jour, laissant dans son sillage une multitude de questions et de frustrations.
Les algériens, qu’ils soient cambistes, voyageurs ou petits commerçants, attendent avec impatience des éclaircissements sur deux aspects cruciaux : la date de mise en œuvre effective de cette allocation et les conditions spécifiques requises pour en bénéficier. La date butoir, initialement espérée comme proche, s’éloigne à mesure que le temps passe sans que les autorités ne communiquent de manière claire et définitive, semant ainsi le doute et la déception parmi les populations concernées.
Cette situation préoccupante affecte directement les plans de voyage de nombreux algériens, qui espéraient pouvoir profiter de cette aide financière pour leurs projets de vacances. Les retards accumulés dans l’officialisation de la date de mise en application de l’allocation évoquent malheureusement les défaillances passées en termes de gestion de certaines mesures, mettant en lumière un manque évident de coordination au sein des instances décisionnaires. Les rumeurs sur une application imminente ont laissé place à un silence assourdissant, alimentant les inquiétudes et les frustrations.
En parallèle, les conditions d’éligibilité à cette allocation demeurent obstinément floues. Les critères qui détermineront les bénéficiaires de cette aide financière restent inconnus, plongeant les potentiels voyageurs dans l’incertitude. Les premières déclarations des autorités laissaient entrevoir des critères spécifiques, mais depuis, le silence est total. Cette absence d’information cohérente et précise empêche les intéressés de savoir s’ils remplissent les conditions, situation qui perturbe considérablement leurs préparatifs.
Le marché des devises n’est pas épargné par les conséquences de ce retard. La demande croissante d’euros pour les voyages, combinée à l’incertitude qui plane sur l’allocation, pousse certains à se tourner vers des circuits parallèles pour obtenir la devise, contribuant ainsi à une hausse significative de l’euro ces derniers jours. Cela rend l’accès à la devise encore plus difficile pour ceux qui souhaitent voyager, notamment les étudiants et les touristes qui n’ont pas les moyens de supporter les coûts élevés du marché noir.
Les cambistes, premières victimes de cette situation, expriment leur inquiétude face aux fluctuations du taux de change de l’euro, qui menacent directement leur activité. Les petits commerçants, quant à eux, dépendent fortement de la stabilité des prix des devises pour maintenir leur clientèle étrangère. La volatilité actuelle des taux de change et l’incrédulité générale quant à la mise en œuvre de l’allocation touristique mettent en péril leur capacité à préserver leur chiffre d’affaires et leur position sur le marché.
La situation actuelle autour de l’allocation touristique met en lumière les défis auxquels sont confrontés les pouvoirs publics pour appliquer efficacement les mesures qu’ils annoncent, et les conséquences de ces défis sur la vie quotidienne des citoyens. Il est primordial que les autorités algériennes prennent conscience de l’urgence de la situation et communiquent clairement et précisément sur l’état actuel et les étapes futures de la mise en œuvre de cette allocation. Seul un dialogue transparent et une action rapide peuvent désamorcer la bombe à retardement que représente aujourd’hui l’attente de l’allocation touristique pour les algériens qui aspirent à explorer l’extérieur de leur pays, mais qui se retrouvent bloqués par les incertitudes et les défis administratifs.