La lutte contre le VIH en France se retrouve une fois de plus au cœur des préoccupations, avec un nombre encore trop élevé de diagnostics tardifs qui mettent en péril la santé des personnes infectées. La Haute Autorité de Santé tire la sonnette d’alarme et appelle à une prise en charge plus précoce et étendue à toutes les situations à risque.
Les autorités sanitaires déclarent que la PrEP, traitement préventif contre le VIH, doit être proposée de manière plus large, touchant non seulement les hommes ayant des rapports homosexuels multiples mais aussi toutes les personnes considérées comme étant à risque, indépendamment de leur genre et de leur orientation sexuelle. Ces nouvelles directives, élaborées en collaboration avec l’Agence nationale de recherches sur le sida – Maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE) et le Conseil national du sida (CNS), visent à prévenir et gérer l’infection au VIH, dont le sida est la phase ultime.
Actuellement, la PrEP est majoritairement prescrite à des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, ce qui ne reflète pas l’ensemble des populations à risque. Il est donc nécessaire d’ouvrir l’accès à ce traitement à un public plus large pour lutter efficacement contre la propagation du VIH.
Par ailleurs, le constat d’un quart des infections diagnostiquées à un stade avancé en France met en lumière l’importance des actions de prévention et de dépistage ciblées. Il est primordial de renforcer ces actions dans les populations les plus exposées, tout en continuant le dépistage systématique en population générale. En cas d’accident d’exposition sexuelle, il est recommandé d’enchaîner le traitement post-exposition avec la PrEP pour limiter les risques de contagion.
Pour les femmes enceintes vivant avec le VIH, un suivi médical spécifique est indispensable. Le traitement antirétroviral à long terme est essentiel pour leur santé ainsi que pour prévenir la transmission du virus à l’enfant. L’allaitement maternel reste possible si le contrôle virologique est optimal, et la prophylaxie antivirale chez le nourrisson doit être maintenue pour éviter tout risque de transmission résiduelle.
Enfin, l’initiation rapide d’un traitement antirétroviral chez les personnes atteintes du VIH permet de réduire la morbidité et la mortalité liées au virus, tout en améliorant leur qualité de vie. Ce traitement devrait être instauré dans les 14 jours suivant le diagnostic initial, mais peut également être commencé immédiatement en cas de primo-infection ou de découverte de l’infection VIH chez une femme enceinte au troisième trimestre.
Face à ces enjeux de santé publique majeurs, il est indispensable de sensibiliser et informer la population sur les moyens de prévention du VIH, ainsi que sur l’importance d’une prise en charge précoce et adaptée. La lutte contre le VIH doit être une priorité nationale pour garantir la santé et le bien-être de tous.