Le mardi 26 novembre, lors des festivités marquant le quinzième anniversaire de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), le président Abdelmadjid Tebboune a dévoilé deux initiatives majeures concernant le foncier agricole et la production de blé dur en Algérie. Cet événement s’est tenu au CIC du Club des Pins à Alger et a suscité une attention particulière, tant pour son contexte historique que pour ses implications pour l’avenir du secteur agricole algérien.
Le chef de l’État a pris un engagement ferme pour résoudre la question complexe et souvent litigieuse du foncier agricole d’ici 2025. S’inspirant d’un slogan emblématique de la révolution agraire – « La terre à celui qui la travaille » – il a affirmé avec détermination que les enjeux fonciers seraient clarifiés. « La terre ira à celui qui la travaille. Nous allons définir la propriété des terres, c’est définitif », a-t-il déclaré, provoquant une ovation dans l’assemblée. Ce message fort vise à assurer une véritable sécurité foncière auprès des agriculteurs, qui ont souvent hésité à investir dans leurs terres en raison d’un manque de clarté quant à la propriété.
Le président a poursuivi en soulignant l’importance de ce changement pour encourager les investissements. « La terre donnera avec la propriété. Si vous êtes sur une terre et que vous sentez qu’elle ne vous appartient pas, vous n’allez pas y investir », a-t-il argumenté, mettant en exergue le lien fondamental entre propriété et investissement agricole.
Tebboune a également reconnu que la question du foncier agricole est un héritage complexe remontant à l’indépendance du pays. Son affirmation selon laquelle ce dossier sera définitivement clos d’ici 2025 témoigne de sa volonté de réformer en profondeur le secteur. À cet effet, il a exhorté le gouvernement à travailler sur des cadres juridiques clairs qui puissent définir et protéger les droits de propriété foncière, un pas qui pourrait transformer la dynamique agricole du pays.
Outre le foncier, une autre annonce marquante a été faite concernant la production de blé dur. Le président a précisé qu’il est impératif pour l’Algérie de viser une autosuffisance totale en blé dur d’ici 2025, en évitant d’importer même un quintal de cette céréale. « Cette année, nous avons produit 80 % de nos besoins en blé dur. Il reste 20 % et nous sommes capables d’assurer notre autosuffisance en 2025, » a-t-il déclaré. Ces assertions s’inscrivent dans son engagement pris lors de la campagne électorale pour les élections présidentielles de septembre.
Cette vision de l’autosuffisance est d’autant plus cruciale dans un contexte où les importations de céréales en Algérie devraient atteindre un seuil record, avec 14 millions de tonnes projetées pour la campagne 2023-2024, selon le Département américain de l’agriculture. La dépendance du pays par rapport aux importations de blé dur, qui avoisinent actuellement 1,5 million de tonnes par an, soulève des questions de sécurité alimentaire et économique.
En résumé, ces annonces de Tebboune pourraient représenter un tournant pour le secteur agricole algérien. En aspirant à définir la propriété foncière et en s’engageant vers une autosuffisance céréalière, le gouvernement espère non seulement moderniser l’agriculture, mais également contribuer à la stabilité économique du pays. Les deux décisions, si elles sont mises en œuvre efficacement, pourraient insuffler un nouvel élan à une agriculture longtemps mise à mal par des problèmes structurels et une crise de confiance parmi les agriculteurs. Des mesures concrètes et rapides seront essentielles pour atteindre ces ambitieux objectifs d’ici 2025.