Tyr, un avenir incertain pour la minorité chrétienne dans la ville du sud liban
Située sur la côte méditerranéenne, Tyr est une ville au cœur du sud du Liban qui a connu un passé prestigieux comme ville phœnicienne, chrétienne et musulmane. Mais aujourd’hui, la situation est bien moins idyllique. La minorité chrétienne de Tyr se demande quels sont les contours de son avenir après plus d’un an de conflit armé et de restriction économiques dues à la guerre d’Israël contre le Hezbollah.
Dans ce quartier chrétien où se trouve l’auberge al-Fanar, dont la réception est décorée d’un immense sapin récemment orné de boules rouges pour Noël, le vide règne dans le salon de l’hôtel. L’architecte Walid Salha, formé en France, prévient qu’il ne devrait pas être étonnant que personne ne reprend bientôt le chemin du sud du Liban. La zone touristique de la ville subit les effets de la guerre qui fait rage en Liban-Sud, depuis plus d’un an, et il est incertain que le cessez-le-feu prévu après une période de 60 jours tiendra réellement.
Cependant, d’autres habitants de Tyr voient les choses de manière optimiste. Au café de Kameel, sur la terrasse ensoleillée face au petit port de pêcheurs, le propriétaire sourit en disant : « Nous avons été épargnés, grâce à Dieu. » Il ajoute que les habitants du quartier voisin, majoritairement musulmans chiites, ont eu beaucoup plus mal que les chrétiens. Les relations entre les différentes communautés confessionnelles ont toujours été complexes dans cette région, et les tensions se sont accentuées ces derniers temps.
Tyr a été un vivier de confusions et d’inquiétudes pour la minorité chrétienne du sud du Liban. Avec une population chiite majoritaire, les chrétiens sont devenus une minorité dans une ville qui n’était autrefois que partagée entre chrétiens et musulmans. Aujourd’hui, les musulmans chiites représentent plus de 80% de la population, tandis que les chrétiens n’ont que 10%.
Malgré cette réalité démographique, les chrétiens continuent de cultiver leur foi et leur culture. L’auberge al-Fanar, qui appartient à l’archevêché melkite grec, reste un symbole de la résilience et de la tenace de cette communauté. L’hôtel accueille encore quelques clients, même si le trafic touristique est très faible en raison de la situation politique.
En fin de compte, les chrétiens de Tyr savent qu’il leur faut chercher à innover et à s’adapter à une réalité nouvelle pour garantir leur avenir dans la ville qu’ils ont appelée leur domicile pour des siècles. Alors que le monde attend le résultat du conflit qui divise la région, les chrétiens de Tyr se demandent si leur présence dans cette ville pourra survivre.
Mais pour les chrétiens de Tyr, il ne s’agit pas juste d’un problème économique ou social. C’est également une question d’identité et de patrimoine. Les chrétiens de Tyr doivent affronter les défis du présent en maintenant leur rattachement à leur histoire et leur culture, et en préservant leurs liens avec les autres communautés du pays.
Alors que le sud du Liban est frappé par la guerre et la famine, les chrétiens de Tyr mustafaient le cœur, prêchant à la confiance et à la résilience. Quels que soient les dénouements qui se produisent, il est certain que les chrétiens de Tyr continueront de garder leur âme et leur identité en face de tout, même des difficultés.