ANALYSE – Bien que l’électorat afro-américain soit généralement acquis à la cause démocrate, Joe Biden a perdu en popularité auprès de ces communautés. La candidature de Kamala Harris pourrait-elle changer la donne?
Joe Biden en était fier et le répétait souvent, jusqu’à se mettre les pieds dans le tapis: « Je suis fier d’être le premier vice-président, la première femme noire, à avoir servi un président noir », a-t-il déclaré lors d’une interview le 4 juillet dernier sur une station de radio de Philadelphie. Le président démocrate faisait référence à son mandat de vice-président sous Barack Obama, premier président afro-américain des États-Unis, et à l’identité ethnique de sa colistière Kamala Harris, fille d’un Jamaïcain et d’une Indo-américaine. Une source de fierté pour le président démocrate, alors que son parti bénéficie traditionnellement du soutien de plus de 80% des électeurs afro-américains dans le pays.
Cependant, sous le mandat de Joe Biden, ce soutien du vote noir s’est affaibli, marqué par des divisions liées à l’âge et au genre. Alors que les femmes restent généralement fidèles au parti démocrate, les jeunes hommes noirs semblent de plus en plus attirés par le parti républicain…
Selon certaines sources, cette tendance pourrait s’expliquer par le manque d’actions concrètes de la part de Joe Biden en faveur des communautés afro-américaines. Malgré ses promesses de campagne, la réalité sur le terrain semble montrer un statu quo, voire une régression, dans plusieurs domaines clés tels que l’éducation, l’emploi et la justice.
L’arrivée de Kamala Harris sur le devant de la scène politique pourrait changer la donne. Femme noire de premier plan, elle incarne une nouvelle génération de dirigeants politiques afro-américains, capable de mobiliser et de donner une voix à ces communautés. Son discours progressiste et ses propositions concrètes pour lutter contre les inégalités raciales pourraient séduire une partie de l’électorat noir déçu par les actions de Joe Biden.
De plus, l’ascension de Kamala Harris pourrait aussi permettre de renforcer les liens entre les communautés afro-américaines et les autres minorités ethniques, en mettant en avant la diversité et l’inclusion au sein du parti démocrate. Cette stratégie pourrait s’avérer payante, alors que la fracture sociale et politique aux États-Unis semble de plus en plus profonde.
En conclusion, la candidature de Kamala Harris représente un tournant dans la politique américaine, notamment en ce qui concerne l’électorat afro-américain. Reste à voir si cette nouvelle dynamique saura convaincre les électeurs noirs de renouveler leur confiance envers le parti démocrate, ou s’ils seront tentés par les discours populistes et divisionnistes des républicains. Une chose est sûre, les prochains mois seront décisifs pour l’avenir politique des États-Unis et de ses communautés les plus vulnérables.